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Légende urbaine

Le Faubourg à m’lasse: les origines d’une légende urbaine.

Les limites géographiques de ce quartier sont mal définies. Mais en gros, on peut dire qu’il était bordé, à l’ouest, par la rue Amherst, à l’est, par la rue Frontenac, au nord par la rue Sherbrooke et, au sud, par le port de Montréal. Pour faire plus simple, disons que l’actuelle tour de Radio-Canada est plantée au cœur de cet ancien quartier qui, avant de s’appeler le Faubourg à m’lasse, portait le nom de faubourg Québec.

Les origines du nom de Faubourg à m’lasse sont nébuleuses. Dans les années ’50, alors que je n’étais encore qu’un enfant, on m’a raconté l’histoire suivante. Est-ce conforme à la vérité ? N’est-ce qu’une légende urbaine ? Quoi qu’il en soit, cela s’inscrit dans la vie des gens qui ont habité cette si belle ville et cela suffit à perpétuer ce récit.

Dans ces années, Montréal est en fait constitué de quartiers qui reproduisent fidèlement les villages du Québec rural. Les gens vivaient presqu’exclusivement dans leurs quartiers et n’en franchissaient que rarement les frontières. Le quartier était un quartier populaire, constitué de travailleurs, principalement des « débardeurs ». Ailleurs, on parle de « dockers ». Ces débardeurs étaient des habitants du quartier ou des travailleurs saisonniers qui venaient à Montréal pour la saison du « débardage » alors que le port recevait les bateaux venant de pays étrangers et surtout exotiques. Ils vidaient les navires de produits nous venant de l’étranger dont la mélasse. Les gens n’étaient pas riches.

On m’a raconté que lors du débardage des barils de mélasse, les femmes du quartier se rendaient sur les quais avec de petits contenants. À la fin du transfert sur le quai de la cargaison de mélasse, l’opérateur de la grue laissait volontairement tomber le dernier baril, comme par maladresse, et les femmes recueillaient la mélasse dans leurs petits contenants pour la rapporter à la maison. La véracité de l’histoire à peu d’importance. C’est surtout qu’elle témoigne d’une solidarité à l’époque où ce mot était encore inconnu ou peu utilisé. Elle parle des gens démunis de Montréal dont on ne parle que trop peu. Elle parle de gens qui… donnent au discours économique un sens humain, le véritable ferment d’une société

Le Faubourg à m’lasse: les origines d’une légende urbaine – Spacing Montreal

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